Dans le cadre du SIMI qui s’est tenu du 12 au 14 décembre dernier au Palais des Congrès de Paris, Le Moniteur a réuni autour d’une table ronde trois acteurs du secteur immobilier pour partager leur réflexion sur la solvabilité des acheteurs et la viabilité des projets immobiliers. L’occasion pour Stéphane Dablemont, Directeur Général Commercial au sein du Groupe REALITES, de livrer son analyse et évoquer les prix des logements neufs attendus en 2024.
Immobilier neuf : constat d’une année de crise du marché résidentiel
Le contexte immobilier s’est fortement tendu en 2023, avec un secteur profondément marqué par la crise bancaire (hausse des taux d’intérêts et forte réduction de la production de crédits) et une inflation continue sur les matériaux et coûts de construction, faisant chuter considérablement les ventes aux particuliers, spécialement sur le marché du logement neuf. Les prix des biens immobiliers se sont donc envolés eux-aussi, une tendance à la hausse qui se dessinait déjà bien avant la crise du Covid mais qui n’a fait que s’accentuer depuis 2020. La crise actuelle a cassé le parcours résidentiel : dans l’immobilier neuf et l’ancien, à l’achat ou en location. Il s’agit d’une crise plurielle, à la fois bancaire, sociale et économique avec des impacts conséquents sur le marché du travail, freinant ainsi l’accession à la propriété et l’investissement locatif.
Des indices qui laissent présager une reprise en 2024
Même si les prix du neuf ne baisseront pas drastiquement, on devrait observer tout de même sur 2024 des prix au rabais sur les programmes en gestation depuis un ou deux ans. 2024 s’annonce encore rude mais de nombreux indices laissent entrevoir une reprise en douceur du marché sur l’année, une analyse déjà partagée par Yoann Choin-Joubert dans son interview récente à Business Immo.
Vers une baisse des prix ?
L’année 2023 a été marquée par une hausse violente des taux bancaires (jusqu’à 5% pour certains dossiers) freinant donc les propriétaires dans leur projet d’achat immobilier, sur tout type de bien, ainsi que les investisseurs. On assiste à une situation paradoxale avec d’un côté un blocage des crédits et de l’autre une demande immobilière qui reste soutenue. Le besoin en logements est réel et les promoteurs immobiliers doivent s’adapter : pour palier la chute vertigineuse des mises en chantier, impactant durement le neuf, de nombreux acteurs du marché s’accordent sur des baisses de prix et déploient des offres commerciales exceptionnelles.
Vers de nouveaux projets immobiliers
L’un des enjeux 2024 sera de toujours mieux cibler les besoins des territoires et des usagers, d’y apporter une réponse adaptée et individualisée. Les maires, élus et institutions, ont un réel rôle à jouer dans la réappropriation et l’aménagement des territoires. Face à la pression du manque de logements, les collectivités et les bailleurs sociaux sont en première ligne et doivent s’emparer du sujet en relai des actions de l’Etat (ZAN, BRS). Ils seront de véritables partenaires pour les promoteurs, afin d’affronter la crise. Voir les dernières ventes en bloc de REALITES pour Les Ateliers Quelle à Saran et les programmes bretons Ösmoz et La Flottille.
D’autres pistes intéressantes se dessinent et renforcent l’importance de réinventer le marché, les produits et l’offre immobilière. REALITES l’a déjà bien compris en mettant en avant sa singularité de développeur territorial : dans une démarche au service des territoires, il faut proposer une valeur ajoutée qui aujourd’hui fait la différence avec les concurrents. Fort de son offre usages, notamment avec les résidences services Heurus à destination des aînés ou des étudiants avec (capétudes), le Groupe REALITES a diversifié ses produits. Une stratégie payante car elle permet d’atteindre des taux de commercialisation plus élevés que la moyenne en cette période compliquée et de belles signatures pour des projets porteurs de sens (Les Villes Dorées à Saint-Brieuc).
Vers de nouveaux modes de construction : le hors-site bois, un levier innovant pour le futur de la construction
Mayers, pépite du groupe REALITES, réinvente les modes de construction avec le hors-site bois. Des coûts maîtrisés, des délais plus courts, des perspectives de standardisation, une démarche plus responsable sur les chantiers, la fabrication hors-site est et va devenir un véritable levier de différenciation qui répondra aux enjeux futurs de la construction.
Le marché de l’immobilier, même s’il est secoué par la crise, n’est pas en péril. Il reste un axe économique et industriel fort avec un réel besoin de développement de l’offre pour faire face à des demandes qui se maintiennent et ce malgré un contexte bancaire tendu. L’adaptabilité et la pragmatisme restent de rigueur. 2024 signera le retour de l’optimisme avec une reprise progressive du marché dès le S1 2024 suivie d’une amélioration nette du marché en 2025.
